Les premières occupations du site sembleraient dater du néolithique, au lieu dit Le Croule. Selon les historiens, une voie antique (gallo-romaine) passait par la commune, dont le linéaire demeure entre la Poltrie et la Vallière. D’orientation Nord/Sud, elle reliait la région tourangelle à Saunay. Une probable occupation antique se confirmerait par la présence d’un puits à Sêtre, et surtout par la découverte d’une urne funéraire que les archéologues situent sur une période comprise entre 50 et 250 de notre ère, et ce, au sud du bourg.
Le peuplement effectif du bourg devrait être postérieur à l’établissement d’une première église nommée St-Médard. Cette dénomination indiquerait une probable installation au VI e ou au VII e siècle. Il est possible que les premières habitations soient troglodytiques, avec utilisation du coteau pour structure. Toutefois, la première mention du village est à dater de 1104, alors nommé Ruiniacum (Charte de Marmoutier). Un siècle plus tard, le suffixe est abandonné, donnant Ruini (Charte de Thibault : 1209), devenant par la suite Ruygné (Cartulaire de l’archevêché de Tours), puis Reugny.
Les terres du plateau du secteur du Bois Métais seraient largement défrichées et valorisées dès le 13 e siècle, la première mention connue datant de 1275. Il est permis d’avancer que l’ouverture des riches terres du plateau, à la couverture forestière très fournie, soit l’œuvre de puissants, au bas Moyen-age. Parallèlement, un habitat rural plus discret se diffuse dans les vallées du Mélotin et de la Brenne.
Par ailleurs,l’écu reugnois nous informe sur l’influence de la couronne de France sur ce bourg.
L’écu, taillé, présente ainsi une tour crénelée (canton senestre du chef ; partie de gauche), et une fleur de lys (canton dextre de la pointe ; partie droite).(Voir en haut à droite du site).
Ainsi, le château dit Royal, aujourd’hui disparu, a accueilli Louis XI dans les années 1480. Cette construction, aujourd’hui disparue, aurait eu une importance non négligeable dans un contexte politique instable et mouvementé, du aux tribulations Féodales (XI-XII). La guerre de Cent ans (1340/1470) apporta elle-aussi son lot d’évènements, amenant de nombreux sites à améliorer leurs capacités défensives, comme ce fut le cas pour Reugny, avec le château Royal et la forteresse primitive sise de la Vallière.
Le rôle de Reugny comme point nodal des échanges dans le nord de la région Touraine s’affirme dès la fin de l’époque médiévale, au regard des mentions de foire à la Saint-Médard (8 juin) et à la Saint-Michel (29 septembre) ; et ce, jusqu’à une période avancée. Ce secteur est rattaché au domaine royal, lors du règne de Louis XI (1461-1483), rattachement entériné par Francois Premier (1515/1547) en 1545. Toutefois, la seigneurie de Reugny devient propriété direct de la famille des La Baume le Blanc, à la fin du 16 e siècle, tout en restant sous la propriété éminente de la couronne.Avant la révolution, Reugny était sous la compétence de l’élection d’Amboise, baillage de Tours, de l’archidiaconé d’Outre Loire, et du doyenné de Vernou.
Le 19 e siècle est, alors, une période marquée de croissance démographique, qui se répercute sur la trame villageoise.
Cette expansion démographique atteint son faite en 1846, avec 1346 habitants, ce qui confère à cette localité un poids notable dans les environs. Le bourg est alors principalement occupé par des habitants œuvrant dans l’artisanat.
Ceci peut se comprendre dans le contexte d’une France ou l’agriculture est en passe de perdre sa position dominante dans l’économie globale, au profit de diverses activités. Celles-ci se complexifient, se diversifient, entrainant une interdépendance entre les différents milieux socio-professionnels. Le village en est alors l’interface.
Le phénomène villageois perdra de son dynamisme après la seconde guerre mondiale, notamment par l’exode rural. mais, la péri-urbanisation amène un nouvel élan, dont Reugny n’est pas exempt.