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Les relations avec les paroisses limitrophes sont souvent difficiles en raison du mauvais Ă©tat des chemins. Lorsqu’il s’agit de transporter des marchandises vers un lieu fort Ă©loignĂ© de la paroisse, ce n’est pas toujours aisĂ© Ă la belle saison, mais, l’hiver, c’est un problĂšme sans solution possible; mĂȘme en Ă©tĂ©, il suffit d’un orage violent, d’une crue subite de la Brenne pour couper toutes les communications.
Mener du blĂ© par Vernou et Vouvray en direction de Montlouis et St-Martin-le-Beau est quasi-impossible; vers ChĂąteaurenault, la route de la vallĂ©e de la Brenne est si affreuse que le blĂ© de Beauce ne peut souvent arriver qu’Ă dos de mulet. Des “ravines”, ruisselets intermittents descendant du coteau, envahissent le chemin, le raclent, le dĂ©foncent, le creusent; il devient impraticable. C’est ainsi que le 14 juillet 1792, la dĂ©lĂ©gation de Reugny devant prĂȘter le serment fĂ©dĂ©ratif Ă ChĂąteaurenault sera obligĂ©e de s’y rendre Ă cheval, et non en carriole.
Quant au bourg, la RouĂšre le traverse en son milieu, prĂšs la halle et l’auberge; lorsque les averses amĂšnent sable, pierres, gravats, boues, branchages, le ru dĂ©borde et la petite citĂ© se transforme en fondriĂšres; des planches permettent de passer d’un bord Ă l’autre; ce n’est pas lĂ ponts solides pour rĂ©sister aux subites colĂšres de ce ruisseau, pourtant bien modeste.
On reproche aux Intendants de ne s’attacher qu’aux routes unissant des grandes villes, permettant des Ă©changes importants de denrĂ©es; il existe bien des chemins en campagne, mais ils ne sont pas entretenus – d’oĂč leur Ă©tat lamentable “pendant les deux tiers de l’annĂ©e”.
Parfois, la population tente de toucher les personnalités dirigeantes par une supplique, telle celle que nous reproduisons.
Quant Ă la Brenne, on lira plus loin ce que l’on pense de son nettoyage.
Supplique
Le 8 juillet 1784, le curĂ© Michau et le sindic Galbrun remplissent un imprimĂ© – et le signent – destinĂ© Ă l’intendant Daine, de la gĂ©nĂ©ralitĂ© de Touraine, Reugny faisant alors partie, dans cette gĂ©nĂ©ralitĂ©, du dĂ©partement de ChĂąteau-du-Loir. Tous deux Ă©crivent aux noms des habitants de la paroisse; ils demandent l’attribution d’une somme de 200 livres, Ă prendre sur les fonds de charitĂ© de 1785, afin de “perfectionner les abords du bourg”, avec promesse de contribuer “de la moitiĂ© de la dĂ©pense en nature de travail, de main d’oeuvre et voiture”; ils sont d’accord pour “acquitter la dite contribution avant que l’on entame la somme accordĂ©e des fonds du Roy qui sera remise entre les mains du receveur des tailles d’Amboise” (1) .
Comme on le voit, il s’agit dĂ©jĂ d’environnement, mais plus particuliĂšrement de l’amĂ©lioration des routes.
(1) * Archives dĂ©partementales d’Indre-et-Loire C 325