Syndicat mixte du bassin versant de la Brenne
Signature du nouveau contrat territorial de la Brenne
2023-2025
Suivi de la qualité des eaux 2022 – Novembre 2023
Après 2022 qui a consisté à réaliser un bilan de nos actions et à échafauder une stratégie et une feuille de route sur la période 2023-2028, l’année 2023 a permis de finaliser le contenu de nos actions sur les 4 enjeux retenus (qualité des eaux, restauration des milieux, soutien d’étiage et gouvernance de notre action) et préciser le plan de financement avec chacun de nos partenaires. Les financeurs ont ensuite validé le projet de contrat territorial entre juin et septembre et nous avons pu organiser cet automne une signature officielle sur la ferme de Sébastien HOUSSEAU, lauréat de notre territoire pour participer au concours général agricole des pratiques agroécologiques dans la catégorie « prairies de fauche » qui sera décerné fin février lors du Salon de l’Agriculture à Paris.
Cet évènement en présence des 11 signataires du contrat (Agence de l’Eau, Région, Départements 37 et 41, Chambres d’agriculture 37 et 41, Biocentre, FR CUMA, SEPANT, Fédération de Pêche 37 et le Syndicat de la Brenne) s’est déroulé le 8 novembre dernier et a permis de remettre un prix « local » à Sébastien HOUSSEAU et de présenter les différentes actions du futur contrat qui visera l’atteinte du bon état écologique des trois masses d’eau, bon état limité à ce jour par les paramètres « nitrates » et « pesticides ».
De fait, dans la perspective d’atteinte de ce bon état sur notre territoire, nous avons prolongé les suivis de la qualité d’eau avec nos partenaires (Conseils Départementaux du Loir-et-Cher et de l’Indre-et-Loire, Agence de l’Eau Loire-Bretagne) en 2022 par des analyses sur une source de rivière pour pouvoir les comparer aux apports de surface concernant les nitrates et les pesticides.
A partir des graphiques ci-dessous, nous avons une présentation d’une partie des données de concentrations en nitrates et pesticides mesurées en 2022 sur le bassin versant de la Brenne
Suivi des nitrates du bassin de la Brenne (2022)
Suivi des pesticides du bassin de la Brenne (2022)
Les données de nitrates montrent des écarts importants entre le « binôme » Gault / Cousse d’une part et Madelon / Quintaine d’autre part sans toutefois dépasser la valeur de 50mg/L sur l’année pour la première fois depuis la collecte de données sur notre territoire en 2016. On notera toutefois qu’aucune crue n’a été observée sur l’hiver 2021-2022 ni 2022-2023. Les faibles valeurs sur le Madelon et la Quintaine sont liées principalement à de faibles débits observés très tôt qui permettent une fixation plus importante des excédents de nitrates par les plantes. A contrario, la réactivité sur le Madelon et le Gault lors de la seule valeur de débit hivernale conséquente (et toutefois inférieure à une crue annuelle) a été nette (40mg/L) et plus importante que les deux autres stations. Par ailleurs, et comme en 2020 et 2021, la source du Gault à Méré, non liée à des dynamiques de fixation par la végétation, témoigne d’un « bruit de fond » en nitrates sur le bassin compris entre 25 et 35 mg/L, information qui nous paraît intéressante à suivre durablement car non liée à des fluctuations biologiques au cours de l’année. Pour les stations suivies depuis 2021 (Quintaine et Cousse), on constate des valeurs changeantes avec un comportement sur la Quintaine proche de celui du Madelon, où les débits sont faibles en été (proche de l’assec) et des phénomènes d’eutrophisation et de développement végétal important qui se répercute sur des valeurs en nitrates faibles en période estivale. Le pic hivernal est toutefois moins fort dans un contexte de tête de bassin moins vaste et moins pentu.
Les données sur les pesticides sont liées à une recherche de 450 molécules. Globalement, on en retrouve entre quelques-unes pour les plus faibles concentrations et jusqu’à 31 différentes (Madelon en novembre 2022). Les molécules toujours présentes sont essentiellement des herbicides avec les métabolites du métazachlore, du métolachore et de l’atrazine (y compris dans la source de Méré) et dans une moindre mesure du glyphosate. On note toutefois que pour l’atrazine et ses métabolites, les concentrations restent relativement stables sur l’année dépassant rarement 0,1µg/L contrairement au métazachlore et au métolachlore et leurs métabolites qui portent souvent plus de la moitié de la concentration totale en pesticides. C’est notamment le cas sur la mesure de février où pour des valeurs globales comprises entre 2 et 4 µg/L, le métazachlore esa et le métolachlore esa supportent entre la moitié et les ¾ de la concentration globale en pesticides. De même que pour les nitrates, et si on excepte la valeur de septembre sur la Cousse, les analyses montrent les concentrations les plus fortes sur toutes les stations en février avec la Cousse à 1,37 µg/L, le Gault à 2,5 µg/L, le Madelon à 4 µg/L et la Quintaine à 2,5 µg/L. Ces données sont d’autant plus surprenantes (et inquiétantes), qu’elles sont mesurées sans véritable pic de crues (montée des eaux à 8m3/s le 4 janvier soit le maximum de l’année) et valeur de 680l/s au moment des mesures le 25 février soit entre l’étiage et le module). Pour toutes ces stations mesurées en février, le poids de 4 molécules (toutes des métabolites) dépassant souvent la valeur de 1µg/L sont le métazachlore oa et esa ainsi que le métolachlore oa et esa qui portent en général les ¾ de la concentration totale en pesticides pour environ 10-12 molécules détectées. On note que la station de source a également réagi à cette période de prélèvement mais dans une faible mesure (0,5 µg/L). Dans tous les cas, ces valeurs dans un contexte globalement d’année sèche sont toutes bien inférieures aux valeurs de 2021. On notera toutefois la donnée de novembre 2022 sur le Madelon avec 31 molécules détectées qui sort du lot des autres stations prélevées le même jour avec une concentration globale de plus de 2µg/L qui pose une nouvelle fois la particularité de ce sous-bassin en matière de pesticides.
Les techniciens de rivière restent à votre disposition pour répondre à vos interrogations sur tous les sujets liés aux rivières et zones humides notamment sur les pratiques d’entretien.
Fabien LANGUILLE et Juliette HODIER, Technicien(ne)s de rivière – 02.47.55.81.67 – syndicat.brenne@wanadoo.fr